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Les stéréotypes dans les entreprises ont la vie dure !

Les freins à l’évolution professionnelle féminine persistent en Europe.

Les femmes dirigeantes européennes deviendraient-elles des hommes en grimpant les échelons des entreprises ? Sont-elles plus à l’écoute que les hommes ? Plus organisées, plus pragmatiques que les hommes ? Les stéréotypes concernant la perception de la mixité en entreprise ont la vie dure, c’est sur ce sujet que s’est portée l’enquête menée par La Women Initiative Foundation dans 3 pays européens, la France, l’Allemagne et l’Italie. Présentée ce mardi matin 3 avril, par sa présidente Martine Liautaud, l’enquête a été menée auprès de 2400 personnes, dont 59% de femmes et 41% d’hommes. Résultat étonnant, les hommes et les femmes ont des stéréotypes très proches dans ces 3 pays à quelques détails près. Des détails importants quand même. Si vous pensiez que les femmes dirigeantes sont pragmatiques, combatives, carriéristes et pas vraiment à l’écoute, vous avez en tête un stéréotype largement véhiculé. Notamment en France où les femmes cadres dirigeantes sont perçues comme très différentes des femmes en général ce qui n’est pas le cas en Allemagne et en Italie.  46% des femmes et 47% des hommes estiment que les femmes qui obtiennent des postes à hautes responsabilités finissent par se comporter comme des hommes. Cette perception génère une difficulté des femmes à se projeter dans ces postes et remet en question les rôles modèles.

 

La conciliation vie privée/vie pro un sujet mixte

 80% des deux sexes veulent concilier vie privée et vie professionnelle mais ils sont 50% à craindre que cela ne soit difficile. En Allemagne, la véritable différence est dans la maternité car 48% des répondantes n’ont pas d’enfants contre 25 à 30 ailleurs. 60% des répondants pensent que leur travail prend trop de places.

Ils sont fiers de leur entreprise, pour 65% des femmes et 72% des hommes, et la recommanderaient.

C’est en France que la proportion des femmes déclarant avoir été victimes de discrimination est la plus forte, c’est aussi en France que le climat d’égalité est perçu comme le moins favorable sur la rémunération par les hommes et les femmes.

L’Allemagne a sans surprise les contraintes familiales les plus impactantes (citées par 85% des répondants) : ou on travaille ou on a des enfants, avoir les deux reste très difficile.

Enfin en Italie, peu de différences entre les femmes dans le monde économique, quel que soit leur niveau, leur autocensure et leur moindre attirance pour le pouvoir ne sont pas identifiés contrairement aux deux autres pays.

 

Et si on demandait aux femmes  leur idée du pouvoir ?

 En fait, les véritables différences entre les hommes et les femmes se situent sur l’existence du plafond de verre, plus importante, bien-sûr, chez les femmes, et le ressenti des discriminations. Cette enquête menée pour l’instant sur 3 pays a valeur d’exemple et sera certainement reproduite dans d’autres pays. Mais d’ores et déjà certaines de ces conclusions tendent à démontrer que si ces Messieurs pensent que l’on en fait beaucoup aujourd’hui pour les femmes, c’est une erreur de communication car le chemin est encore long vers une égalité professionnelle réelle. Et j’ajouterai que si l’ambition existe chez les femmes, comme chez les hommes, l’attirance vers un certain pouvoir qui ne fait plus rêver est peut-être le véritable nœud du problème. Un sujet certainement à mener en Europe : quel pouvoir attire les femmes dans ces 28 pays ?

Retrouvez l’enquête complète sur le site :

 

http://women-initiative-foundation.com/fr/2018/03/09/3-avril-2018/

 

Muriel de Saint Sauveur

 

Présidente de Women masterclass

 

Photo : Martine Liautaud, Présidente de la WIF (Photo MSS)